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Modèle réduit bois
échelle 1/50

La Vierge des Mers

Jusqu'à la création du port en 1923, les barques restent mouillées sur les Cordiers. Il y a très peu de sable, c'est un fond de rochers plats, et les bateaux fatiguent beaucoup. Il est impossible de béquiller, les bordés auraient été arrachés, le sol est inégal. Quand les moteurs sont arrivés, ça a été pire, aucun ne tient sur sa ligne d'arbre, le bateau joue et grille sa ligne d'étambot. Par vent d'amont les barques commencent à flotter avant que la mer ne soit haute. Elles cognent sur le fond. Au bout de quatre ou cinq ans les râblures ne tiennent plus. Tout le monde accueille avec soulagement la création du port. Les souvenirs, aussi rares que précieux, des matelots qui ont navigué à voile commencent souvent ainsi : " En ce temps là, on avait pas de port à Grandcamp... " Les bateaux mouillent et la pêche est portée à la cale (aujourd'hui école de voile), au Perré, avec des picoteux ou des gondoles. La vie grouille sur cette cale ; Grandcamp vit là. C'est Mr Thomas, pilote à Cherbourg, qui relance l'idée d'un port, après le désastre du 8 avril 1919, où presque tous les mât-barques font côte. Déjà en 1909, le 28 octobre, deux barques et trente chaloupes et picoteux avaient été perdus. Un vrai raz de marée... En 1926, le bassin est inauguré ! (d'après BATEAUX DE NORMANDIE - François Renault - éditions de l'estran)