La première tentative de motorisation du moulinet (treuil de pêche) d'un mât barque se fait vers 1900... Il se peut que Le Socialiste, LH 5087, construit à Port en Bessin soit un précurseur en la matière pour P. Marion - À Grandcamp, la motorisation de l'arbre d’hélice ne se fait que lentement, essentiellement après la création du port. Néanmoins, sous l'impulsion de L. Longuemare, le moteur s'installe en force ; c'est d'abord La Nouvelle Étoile qui sort des chantiers en 1926 avec un 15 cv, puis très vite la puissance augmente d'année en année. En 1932, il lance La Vierge des Mers avec un 90 cv Bolinder et La Majo avec un Deutz de 200 cv qui marche 10 noeuds ! Ces deux dundées seront malheureusement coulés pendant la seconde guerre. (extrait de Bateaux de Normandie, François Renault)
Les premiers chalutiers à moteur (souvent à vapeur!) vont favoriser l'utilisation des premiers chaluts à panneaux "otter trawl", remplacés vers 1925 par les chaluts Vigneron-Dahl beaucoup plus pêchants. Les deux potences, installées à l'avant et à l'arrière pour le passage des funes et sur lesquelles les panneaux viennent se fixer au moment du virage, vont faciliter les manœuvres sur le pont. L'utilisation du treuil, entraîné à l'aide de courroies par le moteur principal et installé devant la cabine, rend moins pénible les manœuvres de filage et de virage du chalut. Après la guerre de 39/45, les moteurs diesel équipent de nouveau bateaux qui possèdent un gaillard d'avant destiné à abriter et protéger les hommes travaillant sur le pont, mais servant également de magasins à filets ou de poste d'équipage. Apparaissent les premiers chalutiers permettant de virer et filer le chalut ou les dragues par l'arrière (C'est à Lorient que le premier chalutier français Le Paris-Bretagne pêchant par l'arrière est mis à l'eau en 1961). Cette innovation permet, d'une part, de réduire le danger associé aux manœuvres du train de pêche et, d'autre part de diminuer les temps de filage et de virage des engins de pêche (entre 100 et 200 m de câble sur chaque bord du bateau), les portiques arrière vont ainsi permettre de déplacer les treuils et les potences de pêche du milieu vers la poupe des chalutiers modernes ! ( extrait de Histoire du chalut - Gérard Deschamps - ed IFREMER 2004)
